14 Septembre 2016
Les Oliviers, Vincent van Gogh, 1889
Dans le jardin de mon enfance
Il y avait un olivier
Petite femme Sioux en short rouge
Un brin de paille dans la bouche
Assise en tailleur dans l'herbe sèche
Aux heures chaudes de la sieste
Je lui parlais
Des adultes qui ne comprennent rien
De mon amour des oiseaux et des chiens
Et des voyages qui m'attendaient
Une nuit mon olivier s'est transformé
J'ai allongé mes jambes et m'y suis adossée
C'était bon de pouvoir s'étendre
Il me parlait aussi, je pouvais l'entendre
A la lumière de la lune nous sommes partis en voyage
Nous imaginant libres et sans bagage
Avec lui je pouvais tout partager
De mon désir d'absolu
De ma soif de liberté
Dans le jardin de mon enfance, un été
J'ai arrêté de manger, je me suis asséchée
J'ai regardé mon olivier de haut
Et je lui ai tourné le dos
Quand j'ai recommencé à manger
Comme pour remplir un tonneau percé
Il n'y en avait jamais assez
Je me suis enfermée dans la honte
Je me suis coupée de monde
Et j'ai quitté mon olivier
Les années ont passé
La vie comme un tapis s'est déroulée
J'ai eu envie de revoir mon jardin
De retrouver mon olivier
Il était resté là, fidèle et présent pour moi
Beau, plein de force et de sagesse
Enraciné plus profondément dans la terre
Il s'était rapproché du ciel
Je lui est demandé si on pouvait parler
Il m'a ouvert ses branches et on s'est enlacé.